4.06: Marqueurs de concession, d'opposition et de restriction
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Marqueurs de concession, d’opposition et de restriction
Concession à l’interlocuteur
La concession suppose, par sa nature, un e interaction argumentative. Concéder, c’est exprimer à l’autre (lecteur, interlocuteur) qu’il a raison sur le point introduit par le marqueur de concession.
Marqueurs de concession | ||
Adverbes et locutions | Exemples | |
| On concède la véracité de quelque chose. Cette expression relève d’un registre soutenu, mais elle est indispensable dans l’écriture argumentative. Elle se combine avec « mais », qui introduit une limite à la concession. |
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| Exprime la probabilité de la validité de l’argument introduit plutôt que l’absence de doute. |
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| Confirme une affirmation. N.B. Ne pas confondre avec « efficacement », qui correspond au « effectively » de l’anglais. |
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| Limite le champ de l’action. |
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Propositions introductives | exemple | |
| Introduisent un fait que le locuteur concède à la thèse adverse. |
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Opposition
Les marqueurs d’opposition servent à introduire un argument inverse à un autre qui précède. Le mot mais est le connecteur de base de cette argumentation inversée; tous les autres ajoutent une dimension particulière qu’il faut bien saisir : on ne peut donc pas les substituer les uns aux autres sans changer le sens.
Connecteurs | Exemples | |
| Introduit un argument posé comme inverse au premier. |
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| Introduit une nouvelle donnée décisive, opposée ou non à la première, qui annonce souvent un « donc ». |
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| Introduisent un argument posé comme concomitant mais opposé au premier. |
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| Introduit un argument qui reconnait le premier mais qui relativise sa portée. |
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| Introduit une idée en contradiction avec la première posée comme avérée. |
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| Permet une inversion argumentative. L’une des propositions est généralement affirmative et l’autre négative. |
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| Compare et met en miroir deux idées opposées. |
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| Introduit un argument positif qui réduit par compensation la valeur négative du premier. |
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| Marque un fait ou un argument comme existant même s’il semble être en contradiction avec le premier. |
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Subordination (+ indicatif) | ||
Marqueurs | Exemples | |
| Compare deux faits en opposition. Ne pas confondre la valeur oppositive de « alors que » avec la valeur temporelle qu’il peut prendre quelquefois dans des phrases comme : « Il s’est fait cambrioler, alors qu’il était chez sa sœur. » |
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| Marque l’opposition entre deux faits qui peuvent être concomitants ou non. |
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| Marque l’opposition entre deux actions concomitantes. Le plus souvent « pendant que » marque strictement la concomitance temporelle. |
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Concession à l’argument /
Restriction argumentative
Ces marqueurs mettent en parallèle deux données, dont l’une permet de réduire la portée de l’autre.
Subordination (+ indicatif) | ||
marqueurs | exemple | |
| Restreint la validité de l’autre proposition liée. (« Alors que » est un oppositif qui peut aussi simplement restreindre, comme « même si ».) |
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| Marque l’inutilité argumentative du fait introduit comme avéré. |
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| Introduit un empêchement. |
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Subordination (+ subjonctif) | ||
Marqueurs | Exemples | |
| Introduit un empêchement potentiel qui reste sans effet. « Quoique » peut être suivi de l’indicatif quand il introduit une restriction qui arrive comme une réflexion après coup. Voir aussi « quoi que » en deux mots. « Malgré que » est critiqué par certains grammairiens. |
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| Introduit un élément qui, en s’ajoutant au premier, restreint sa portée. |
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| Marquent l’inutilité argumentative du fait introduit comme potentiellement valide. |
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| Même valeur que les trois précédents, mais avec une insistance sur le degré. |
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| Fait le parcours de toute une classe de possibilités qui ne pourront pas empêcher la restriction. |
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Subordination (+ conditionnel) | ||
Marqueurs | Exemples | |
| Introduit un cadre hypothétique qui ne permet pas plus la validité de la proposition principale que ne le feraient des faits réels. N.B. L’emploi de « quand » seul dans ce sens est très soutenu. |
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| Introduit un cadre qui pourrait empêcher la restriction mais qui n’est pas retenu. |
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Expression + infinitif | ||
Marqueurs | Exemples | |
| Locution verbale figée signifiant « s’efforcer sans résultat » ou tout simplement « même si », quandle verbe renvoie à un état ou à l’attribution d’une propriété, ou quandle processus n’est pas déclenché volontairement. |
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Préposition + infinitif | ||
Marqueurs | Exemples | |
| Introduit l’élément rejeté ou déprécié dans une alternative. |
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| Rejette un cas de figure pour en proposer un autre complètement différent. |
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| Introduit un choix impossible qu’on remplace par autre chose qui compense. |
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| Introduit un dommage collatéral potentiel. En d’autres mots, introduit une conséquence négative potentielle àlaquelle on s’expose en agissant d’une certaine façon. |
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| Marque une concession obligatoire. |
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Préposition + nom | ||
Marqueurs | Exemples | |
| Introduit quelque chose qui pourrait empêcher, mais ne le fait pas. |
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| Même sens que « malgré que » et « en dépit de », mais ne s’emploie de nos jours que dans la langue juridique. |
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Exclusion ou exception | ||
Marqueurs | Exemples | |
| Comme préposition, « excepté » est invariable. |
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| Composé de « hors » (extérieur) + participe passé de « mettre ». Plutôt soutenu. |
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| Même sens que « hormis » mais plus courant. S’accorde. |
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| On appelle communément cette forme négative « négation de restriction ». S’emploie plus couramment que « seulement ». |
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Tournures de phrases | ||
Marqueurs | Exemples | |
| La forme avec le « il » impersonnel est la plus soutenue; elle est à privilégier dans les écrits académiques. |
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| Plus emphatique que les trois précédents. |
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| Introduit un argument présenté comme mineur, mais suffisant pour convaincre du bien-fondé de la première proposition. |
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| Registre soutenu. |
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